Combien de temps pour toucher l’argent d’une succession : Délais et Démarches
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Combien de temps pour toucher l’argent d’une succession : Délais et Démarches

Jean-Pierre 13 septembre 2025 14 min de lecture

Vous venez de perdre un proche et vous vous demandez combien de temps il faut pour toucher l’argent d’une succession ? Cette question légitime vous préoccupe, surtout si vous comptez sur cet héritage pour faire face à vos dépenses courantes.

La réponse n’est malheureusement pas simple : il n’existe aucun délai légal unique obligeant le notaire à vous verser les fonds. Le temps d’attente varie énormément selon la complexité du dossier, la nature des biens et l’entente entre héritiers.

Dans cet article, vous allez découvrir les délais réels constatés, les étapes qui conditionnent le versement et surtout comment accélérer la procédure si elle traîne en longueur.

Alors, prêt à comprendre les rouages de cette machine parfois bien lente qu’est le règlement d’une succession ?

Combien de temps faut-il en pratique pour toucher l’argent d’une succession ?

Commençons par les chiffres concrets : une succession simple prend généralement entre 3 et 6 mois pour être réglée. Si le défunt ne possédait que des comptes bancaires et quelques placements, vous pourriez même recevoir votre part en 15 jours à 1 mois seulement.

En revanche, les successions complexes ou conflictuelles peuvent facilement dépasser une année. Les biens immobiliers, les entreprises ou les désaccords entre héritiers rallongent considérablement les délais.

Type de succession Délai moyen Facteurs d’accélération
Succession liquide simple 15 jours à 3 mois Accord des héritiers, documents complets
Succession avec immobilier 6 mois à 1 an Évaluation rapide, vente sans litige
Succession conflictuelle 1 à 3 ans Médiation, intervention avocat

Ces délais s’expliquent par les nombreuses formalités obligatoires. Le notaire doit rassembler tous les documents, établir l’acte de notoriété, déclarer la succession aux impôts et obtenir l’accord de tous les héritiers avant tout versement.

La complexité du patrimoine influence énormément la durée. Un compte épargne se débloquer rapidement, alors qu’un bien immobilier nécessite une évaluation, parfois une vente, et toujours des formalités hypothécaires.

Les étapes clés avant tout virement : de l’acte de notoriété au partage

Avant de recevoir le moindre euro, le notaire doit respecter un parcours administratif précis. Chaque étape conditionne le versement final de votre héritage.

L’acte de notoriété : première étape indispensable

L’acte de notoriété établit officiellement qui sont les héritiers et leurs parts respectives. Sans ce document, aucun virement ne peut avoir lieu. Le notaire le rédige généralement dans les premières semaines suivant le décès, à condition de disposer de tous les justificatifs.

Cette pièce permet notamment aux banques de débloquer les comptes du défunt. Mais attention : débloquer ne signifie pas distribuer immédiatement les fonds.

L’inventaire et l’évaluation des biens

Le notaire doit ensuite dresser un inventaire complet du patrimoine. Cette phase peut prendre plusieurs mois si le défunt possédait de nombreux biens ou des investissements complexes.

L’évaluation des biens immobiliers demande souvent l’intervention d’experts, ce qui allonge les délais. Chaque bien doit être estimé à sa valeur de marché au jour du décès pour calculer correctement les droits de succession.

La déclaration fiscale et le paiement des droits

Voici une étape cruciale : la déclaration de succession doit être déposée dans les 6 mois suivant le décès (1 an si le décès a eu lieu hors de France). Les droits correspondants doivent être payés dans le même délai.

Tant que les droits de succession ne sont pas acquittés, le notaire ne peut généralement pas procéder au partage définitif. Cette règle explique pourquoi certaines successions semblent bloquées pendant des mois.

Délais légaux et fiscaux à connaître

La loi impose des délais stricts pour certaines démarches successorales. Les respecter vous évite des pénalités financières qui pourraient amputer votre héritage.

Le délai de 6 mois pour la déclaration fiscale constitue l’échéance la plus importante. Ce délai court à partir de la date du décès, pas de la découverte de la succession. Si vous dépassez cette limite, des intérêts de retard s’appliquent au taux de 0,20 % par mois.

Les pénalités deviennent plus lourdes après la première année : une majoration de 10 % s’applique à partir du 13e mois. Ces pénalités se calculent sur le montant des droits dus, pas sur la valeur totale de la succession.

Heureusement, l’administration fiscale accorde parfois des délais de paiement pour les droits de succession importants. Il faut en faire la demande motivée avant l’échéance.

D’autres délais méritent votre attention : vous disposez de 10 ans pour faire valoir votre qualité d’héritier (30 ans si le décès date d’avant le 1er janvier 2007). Cette prescription peut jouer en cas de succession découverte tardivement.

Successions simples : quand les liquidités accélèrent tout

Les successions composées uniquement de liquidités et placements financiers se règlent généralement beaucoup plus vite. L’absence de biens immobiliers supprime de nombreuses complications et accélère considérablement le processus.

Dans ce cas favorable, le notaire peut parfois verser les fonds en quelques semaines seulement. Les banques traitent les virements successoraux assez rapidement une fois l’acte de notoriété fourni.

Voici ce qui facilite le règlement rapide :

  • Comptes bancaires simples sans découverts ni crédits en cours
  • Livrets d’épargne et assurances-vie avec bénéficiaires désignés
  • Portefeuilles de valeurs mobilières faciles à évaluer
  • Accord parfait entre tous les héritiers sur le partage

Même dans ces conditions idéales, comptez au minimum 1 à 2 mois. Le notaire doit respecter certaines formalités incompressibles, notamment la publication dans un journal d’annonces légales pour permettre aux créanciers éventuels de se manifester.

Les assurances-vie constituent un cas particulier : si un bénéficiaire est clairement désigné, le versement peut intervenir en quelques jours après fourniture de l’acte de décès et de la demande de déblocage.

Successions complexes : immobilier et complications diverses

Dès qu’un patrimoine immobilier entre en jeu, les délais s’allongent mécaniquement. L’immobilier demande des formalités spécifiques qui peuvent prendre plusieurs mois, voire plus d’une année.

Les biens immobiliers rallongent tout

Chaque bien immobilier doit faire l’objet d’une évaluation précise. Cette estimation peut nécessiter l’intervention d’un expert immobilier, surtout si les héritiers contestent la valeur proposée par le notaire.

Si les héritiers décident de vendre le bien, il faut ajouter le temps de trouver un acquéreur. Sur un marché immobilier tendu, cette étape peut facilement prendre 6 mois à 1 an.

Les formalités hypothécaires constituent un autre frein. Le notaire doit purger les hypothèques éventuelles et accomplir toutes les formalités de publicité foncière avant tout partage définitif.

L’indivision : source de complications

Quand plusieurs héritiers héritent d’un même bien, ils se retrouvent automatiquement en indivision. Cette situation juridique complique singulièrement le règlement de la succession.

Tous les indivisaires doivent se mettre d’accord sur la gestion et le devenir du bien. Un seul héritier réticent peut bloquer le processus pendant des mois, voire contraindre les autres à saisir la justice.

Le partage judiciaire, dernière solution en cas de désaccord persistant, peut facilement prendre 2 à 3 ans. Les frais de procédure amputent alors significativement la valeur de l’héritage.

Le compte bancaire du défunt : gel, déblocage et clôture

Dès que la banque apprend le décès, elle gèle automatiquement tous les comptes du défunt. Cette mesure protège les héritiers et empêche tout mouvement frauduleux sur les comptes.

Le déblocage partiel reste possible dans certaines situations. La banque peut autoriser le paiement de factures urgentes (obsèques, charges courantes) sur présentation de justificatifs et de l’acte de décès.

Pour un compte dont le solde ne dépasse pas 5 000 €, certaines banques acceptent une clôture simplifiée. Cette procédure accélérée évite d’attendre l’acte de notoriété complet.

Le virement final des fonds intervient généralement 15 jours à 1 mois après que le notaire a transmis l’acte de partage à la banque. Les banques respectent des procédures internes qui expliquent ces délais incompressibles.

Les comptes joints méritent une attention particulière. Ils ne sont pas automatiquement gelés : le titulaire survivant conserve l’accès à la moitié des fonds, l’autre moitié intégrant la succession du défunt.

Rôle du notaire : obligations et limites de conservation

Le notaire joue un rôle central dans le règlement d’une succession, mais ses pouvoirs ne sont pas illimités. Il ne peut pas conserver indéfiniment les fonds sans justification légale.

Ses obligations principales incluent la vérification de l’identité des héritiers, l’établissement de l’acte de notoriété, la déclaration fiscale et le partage équitable selon la loi ou le testament. Il doit agir avec compétence et diligence.

En revanche, le notaire peut légitimement retenir les fonds dans plusieurs situations :

  • Désaccord entre héritiers sur le partage ou l’évaluation des biens
  • Dettes du défunt non encore réglées
  • Droits de succession impayés
  • Procédure judiciaire en cours

Si vous estimez que votre notaire tarde sans raison valable, vous pouvez lui adresser une mise en demeure écrite. Cette démarche officielle l’oblige à justifier les raisons du retard ou à accélérer le processus.

Un notaire qui conserve abusivement des fonds engage sa responsabilité professionnelle. Vous pouvez alors saisir le président de la chambre départementale des notaires ou consulter un avocat.

Avances sur succession : solutions d’urgence

Si vous avez besoin d’argent avant le règlement définitif, plusieurs solutions existent pour obtenir une avance sur votre part d’héritage.

L’avance sur succession constitue la solution la plus courante. Le notaire peut verser tout ou partie de votre quote-part si votre droit à l’héritage ne fait aucun doute et si cela ne lèse pas les autres héritiers.

Cette avance suppose généralement que les droits de succession soient provisionnés ou payés. Le notaire doit aussi s’assurer qu’il restera suffisamment de liquidités pour régler les dettes éventuelles du défunt.

Certaines banques proposent des crédits de trésorerie gagés sur l’héritage en cours. Cette solution permet d’obtenir rapidement des fonds contre un taux d’intérêt, mais présente des risques si la succession se révèle moins importante que prévu.

La demande d’avance doit être motivée : difficultés financières, charges urgentes, investissement professionnel. Le notaire apprécie souverainement s’il accorde cette facilité, mais ne peut la refuser de façon arbitraire.

En cas de refus injustifié, vous pouvez saisir le président du tribunal judiciaire en référé pour obtenir une autorisation de déblocage partiel.

Que faire en cas de retard excessif ?

Un règlement de succession qui s’éternise sans raison valable vous donne plusieurs moyens d’action. Ne restez pas passif : la loi vous protège contre les retards abusifs.

Commencez par une démarche amiable : demandez par écrit un calendrier précis des opérations restantes. Cette lettre doit être envoyée en recommandé avec accusé de réception pour constituer une preuve.

Si cette première approche reste sans effet, vous pouvez :

  • Saisir le président de la chambre départementale des notaires pour signaler un dysfonctionnement
  • Consulter un avocat spécialisé en droit des successions
  • Demander le remplacement du notaire si sa négligence est avérée
  • Engager une action en responsabilité pour récupérer les préjudices subis

En cas de litige successoral complexe, le partage judiciaire devient parfois inévitable. Cette procédure permet de contraindre les héritiers récalcitrants et de débloquer définitivement la situation.

Le recours à un avocat s’impose dans les successions conflictuelles. Ses honoraires peuvent souvent être prélevés sur l’actif successoral, ce qui limite votre reste à charge personnel.

N’oubliez pas que certains retards justifient des dommages-intérêts. Si le retard du notaire vous cause un préjudice financier démontrable, vous pouvez obtenir réparation devant les tribunaux.

Questions fréquentes sur les délais de succession

Quand le notaire verse-t-il l’argent d’une succession ?

Le notaire verse les fonds dès que toutes les formalités sont accomplies : acte de notoriété établi, droits de succession payés et accord des héritiers obtenu. Dans les successions simples, cela prend 3 à 6 mois. Les successions complexes peuvent nécessiter plus d’une année avant le versement final.

Quel est le délai pour recevoir l’argent d’une succession sur un compte bancaire ?

Une fois l’acte de partage transmis par le notaire, la banque effectue le virement sous 15 jours à 1 mois. Ce délai bancaire incompressible correspond aux vérifications internes et aux procédures de sécurité. Certaines banques traitent plus rapidement les petits montants.

Quel est le temps maximum pour régler une succession ?

Aucun délai maximum n’est fixé par la loi, mais une succession qui dépasse 2 ans sans raison valable constitue un retard anormal. Vous pouvez alors mettre en demeure le notaire et éventuellement engager sa responsabilité. Les successions très conflictuelles peuvent légalement prendre 3 à 5 ans.

Comment débloquer les fonds d’une succession qui traîne ?

Plusieurs solutions existent : demander une avance sur succession au notaire, saisir un avocat pour accélérer la procédure, ou mettre en demeure le notaire par lettre recommandée. En cas de blocage persistant, le partage judiciaire permet de contraindre les héritiers récalcitrants et de débloquer définitivement la situation.

Délai succession dépassé par le notaire : quels recours ?

Si votre notaire accumule des retards injustifiés, vous pouvez saisir le président de la chambre départementale des notaires, demander le remplacement du notaire ou engager sa responsabilité civile. Un avocat spécialisé vous aidera à évaluer le préjudice subi et à obtenir des dommages-intérêts si le retard vous cause un préjudice financier démontrable.

Jean-Pierre

Jean-Pierre

Spécialiste des voyages seniors depuis plus de 15 ans, je vous accompagne dans le choix de vos séjours pour des vacances parfaitement adaptées à vos besoins et envies.

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